samedi 12 septembre 2015

Hanitet Mokhtar






Musicien, comédien au théâtre et Géologue-minéralogiste de formation, Mokhtar Hanitet a débuté sa carrière de musicien avec les «Aigles Noirs» (1973) avant de fonder, avec d'autres artistes locaux, les groupes «Africa» (1975) et «Tessala Entreprise» (1987) dont certains membres avaient fait partie de «Raïna Raï», groupe mythique de la Mekerra.
Il a campé également, ces deux dernières décennies, plusieurs rôles de comédien et a composé les musiques de plusieurs pièces produites par le théâtre de Sidi Bel Abbès, entre autres, «Prisonnier 7046», mise en scène par Lahbib Medjahri, «El maaza oua el Fil» d'Arrouche Abdelkader et «Aboud 1er» de Bouziane Benachour.

Infatigable troubadour, ce quinquagénaire, fin connaisseur de la musique Raï, a longtemps été influencé par des genres musicaux divers tels que le blues, le rock et le country.
Auteur, compositeur, comédien et interprète, Hanitet est indubitablement un touche-à-tout.

Il vient de publier un livre intitulé «Une musique, un style, une ville», très bon livre consacré à l'histoire du Raï dans la ville de Sidi Bel Abbès,


« Une musique, un style, une ville »

Publié le 19 octobre 2014
« Une musique, un style, une ville » est l’ouvrage de l’artiste Hanitet Mokhtar. Dans cet écrit, l’auteur plonge le lecteur dans le monde des sons, à la découverte de la musique rai qui fait de Sidi Bel-Abbès « bled el fen wa rai » Dans la préface, on note que « l’ouvrage que présente Mokhtar Hanitet est une émouvante introspection à travers une palette aux mille facettes de Sidi Bel-Abbès entre ses mythes et ses réalités et donne un regard objectif, nostalgique, non sans une grande tendresse pour des personnalités artistiques qui ont marqué de leur empreinte l’histoire de la ville ». L’auteur de la préface ajoute que « Mokhtar aura su en un survol encyclopédique nous synthétiser brièvement à travers les grandes mutations sociales, politiques et culturelles dans le monde avec un esprit scientifique critique et plein d’à-propos, l’évolution de la musique populaire contestataire, d’abord sur le plan universel et plus localement en Algérie, le rai, comme une grande révolution des mentalités pour l’émancipation des peuples. » Dans ce livre, Hanitet Mokhtar parle de sa propre ville natale, Sidi Bel-Abbès, vrai creuset de la poésie populaire. Il est ainsi rendu un hommage particulier au patrimoine de cette contrée du pays, mettant en exergue les grands noms dans tous les domaines, lesquels ont marqué des générations d’hier et d’aujourd’hui. Mokhtar Hanitet dira à ce sujet : « Mon livre n’est autre qu’un voyage et une merveilleuse aventure où chacun y verra une part de son enfance, de ses bons ou mauvais souvenirs, des évocations intimes, des émotions enfouies. » A travers ce recueil, Hanitet apporte un éclairage captivant sur le rôle joué par de nombreux groupes musicaux dans l’émergence de la chanson rai dans la région de Sidi Bel-Abbès.




« HANITET Mokhtar » l’artiste, qui comme cet oiseau de légende, le phénix, renaitra de ses cendres.(Iere Partie)

Cet enfant de la Mékerra, dont l’art s’identifie en lui, comme étant, une  essence régénératrice et l’unique raison, de faire vivre dans sa personne, une passion mystérieuse coulant à flot, dans ses veines fragilisées, par les aléas du temps. Mais  le courage et la détermination, devinrent  de fidèles compagnons qui le remettent sur pieds, au moment ou tout le monde, le croit disparu du sillage artistique. Hanitet Mokhtar ici à l’image  à droite est né le 11/06 /1954   à sidi bel abbés.  Issu d’une famille des plus  modeste,  dont certain  membres, du coté paternel, possèdent, des antécédents de figurant occasionnel ou d’acteur, dans les tournages cinématographique  que Sidi-Bel-Abbès a effectué  au cours de la période coloniale.
Son père,  qui a durant de longues années, travaillé dans les salles de cinéma de la ville  et celles d’Oran, en qualité de projecteur-Bobineur, fut son premier initiateur indirect dans le paradis du cinéma et la fréquentation privilégié que lui procurait ce monde, fut pour Mokhtar,  l’un des facteurs qui lui ont permis aujourd’hui, d’avoir une forte connaissance de l’histoire du 7ieme art et comme un conteur spécialiste en la matière, il possède la faculté de vous enchanter, avec précision, les récits des multitudes films, qu’il a eu le bonheur de voir avant le public et avec lui.
                                             
Ses premières classes d’études, Ils les faisaient  à l’école Primaire d’Eugène Etienne, avec comme enseignants mémorables,Mme Boudjenah , Mme Loronzo,et monsieur Meliani Miloud dont-il nourrit encore, un sentiment de bienveillance et de respect digne des gens reconnaissants.
De cette période d’écolier, ou l’esprit innocent  mais perceptible, s’apprêtait à voguer dans les merveilleux espaces de la musique, il revient à la remémoration vibrante, de ces enseignant et particulièrement à Mme Boudjenah  qui fut l’une des première personne, l’ayant guidé dans le monde musical et celui de la chanson. Cette maitresse qui possédait une, parfaite maitrise du piano qu’elle accompagnait d’une  superbe voix, en reprenant, toutes  les chansonnettes, du répertoire français en vogue en ces années 50, auxquelles aucune ouïe sensibles, ne pouvait ignorer et ne pas en etre bercées en cette ère des enfances exploratrices, qui nouveautés qui se présentaient..
Et comme, tous les jeunes de cette époque assoiffés de découvertes et de désir de s’identifier, il partageait son temps entre les études et les  quelques activités culturelles disponibles qui s’affichaient dans le paysage de la ville. Mokhtar, devenait avec la force des choses, un élément qui touchait à toutes les activités, mais sa préférence le  versait dans la musique. Cette préférence, prenait  beaucoup de son temps avec grande passion.
En vous parlant de Hanitet Mokhtar, j’aurais l’impression de faire la traversée du désert, au point que rares sont ceux de la nouvelle génération qui ont vraiment entendu parler de lui. Et pourtant, il reste, malgré tout, l’une des figures de notre culture bel abbésienne, qui a fait son bout de chemin, dans les bras de la malchance,dont beaucoup d’artiste souffre dans leurs début.

Beaucoup, oublierait, l’impact de ses sacrifices, que jusqu’à l’image de sa personnalité de géophysicien qui a tout balancé pour son amour et sa passion pour la musique et le théâtre,  si ses interventions et introduction intelligentes venaient à ne pas se manifester
Il m’apprenait, qu’après avoir terminé ses études au collège Technique, Hanitet Mokhtar, rappela  que lors de son séjour scolaire à l’école technique de jeune fille, il fit sa première représentation avec le groupe « Flemyng Africa » à l’occasion deYoum El Ilm, il rappela que ce groupe était constitué de Tayeb Brahim, Abderrahmane Med, Boulénouar Amin, Ghomari Aboubakr ce dernier se trouve à Lyon et  Amara à Montpellier. Il rejoignait, par la suite, le Centre de formation  des Chemin de fer, pour faire carrière à la SNCFA, il  obtenait alors, son CAP et fut automatiquement recruté dans ce secteur  ferroviaire, durant 3 années.
En 1973,il démontrait aux spectateurs Belabbésien qui doutaient quelques peux de ses capacités artistiques  qu’en lui existait, un futur auteur, compositeur et chanteur grâce à une série de chanson dont la  première, «  Moumarida », obtenait un succès local et national et de la sorte, elle  démontrait qu’un artiste  talentueux était réellement né à Sidi-Bel-Abbès.

Hanitet Mokhtar, qui est de nature sensible, jumelle ses évènement avec ceux de l’actualité et de la sorte son émergence de 1973, il l’a relie avec l’assassinat du Président Socialiste du Chili Salvator Allende le 11 Septembre 1973 par Augusto Pinochet (de Triste Mémoire)
L’artiste, vivait pleinement avec son temps et parallèlement à ses études, et à sa passion musicale, il était, comme une grande majorité de la jeunesse de cette époque, un fervent engagé dans la politique, en activant au sein de l’organisation de la J.F.L.N. et devenait indiscutablement, le principal responsable chargé des activités d’animation culturelles et de loisirs, auxquels, il donnait sans limite ses connaissances et son dynamisme.
Les études supérieures étant devenues indispensables, pour meubler d’avantage sa personnalité, Il décidait de faire des études de Géologie à Ain Taya Alger et se spécialisa en Géologie Minéralogique durant 04 années d’études. Au cours de ce séjour à Ain Taya. Hanitet  qui ne pouvait se passer de la pratique musicale et des notes de sa guitare qui ne le quittait  jamais le menait vers un groupe d’Ain Taya  avec lequel, il contribuait à assurer l’animation musicale de cette localité et de subvenir quelques peux à ses besoins financiers.
Ses relations exceptionnelles et intimes, en cette période, prenait en référence Melle  Patricia Giron– une passionnée de littérature d’origine Chilienne, Membre active de l’organisation Droits de l’homme à Barcelone(Espagne) Cette dame l’a beaucoup inspiré après avoir décelé en lui, des valeurs exceptionnels dans le domaine artistique. Elle ne se lassait pas de l’encourager, afin de  ne pas s’arrêter. Elle lui assurant qu’il parviendrait tôt ou tard à un résultat, malgré les embuches qui pouvaient lui bloquer la progression. Hanitet Mokhtar, s’étant surpris  très sensible à l’intérêt de cette dame, qu’il écrivait et composait en sa faveur, une chanson fétiche intitulé « Patricia Ma Madonne »
Ayant vécu une situation difficile, qui l’obligeait à se rapprocher de Patriciavirtuellement et cette approche, ne fut pas sans conséquences  sentimentale
Le retour de Hanitet à Sidi-Bel-Abbès après son séjour estudiantin Algérois, fut marqué par une période très creuse et de dépaysement, qui le marquait énormément, de part la métamorphose, qu’il recensait dans la localité de la Mékerra.
En 1984, il eu la visite surprise, d’ Abdelkader Djebbar, animateur à la RTA d’Oran) accompagné de  Ferkech Khaled, venue ensemble à Sidi-Bel-Abbès pour une émission radio furent pour lui, l’élément déclencheur, de la reprise, après cette période stagnation.. A la suite de cette rencontre, il fut désigné par feu Ahmed Wahbi, le grand professeur de la chanson  oranaise et Algérienne, en qualité de  Secrétaire Général responsable chargé des arts Culturels de la Wilaya. Et c’est en cette période, d’activité intense et fructueuse que Mokhtar  prenait l’initiative de remettre sur rail et sur scène, les anciens musiciens délaissés par le temps et la méchanceté des hommes

Il s’empressait de dynamiser, son groupe « Tessala Entreprise », dont-il était musicien et directeur artistique, qu’il engageait  au Festival  de la Musique auquel assistait, le célèbre musicien-juré Djamel Fasla. Le groupe lui fut décerné, la récompense du  1er Prix du Festival en 1987 et resta ensemble jusqu’en 1988 ou une malencontreuse cassure, disloqua le groupe, dans une période ou il pouvait encore faire mieux..Ces déception, causée par les rupture de relation artistique en plein mouvement, désespéraient Mokhtar, qui prenait du recul pour mieux se préparer à aborder l’avenir-De par ce fait, il marquait par un  silence voulu,  une inactivité de 2 année, Mokhtar décidait enfin en 1990 de reconstituer Tessala Entreprise avec de nouveau éléments, dont Zerhouni, Zellat Mustapha, Wazir Baghdad et une nouvelle aventure, musicale et de scène recommençait de naitre. En effet la « décennie noire » causa un vide artistique jusqu’en 1995, année qui rima, avec l’installation de Mr Benaissa Sid-Ahmed, comédien et acteur  au niveau du T.R.A  et Abdelaoui Cheikh– qui grâce à un élément propulseur du El Masrah El Moumtaz, permettait à Hanitet Mokhtar de faire l’ouverture, en duo  avec Zerhouni Med Chakib du Festival du Théâtre primé, avec un répertoire de ses propres chansons méconnues, des spectateurs et quelques chansons du répertoire national d’ordre  nostalgique pour  créer une chaleureuse ambiance dont se rappelle encore, grand nombre de spectateurs.
En 1997  Hanitet Mokhtar, fut sollicité par le réalisateur Mr Medjahri Ahmed  qui  montait sur scène « Boumlik le martyr Bel Abbésien », pour faire la musique de la pièce. Et en cette occasion, il pénétrait dans le monte du cinéma et du théâtre  en compositeur professionnel et  obtenait le rôle de  chanteur et de conteur dans  la pièce. Cette dernière, de par son exploit, eut le  bénéfice d’être tournée et reprise par la télévision Algérienne.
Ces pénétrations et rapports providentiels, permirent à Hanitet Mokhtar, de faire produire  le groupe musical de Tessala Entreprise dans l’émission de KouzKouzah– Le groupe  et leur chanteur de réputation Hanitet Mokhtar,  proposent, des voyages a travers des styles employés dans le raï et qui font des ailes de phénomène raï, tel que l’on aime l’entendre En 2004 1er prix Musical lors  du festival de théâtre de la Mékerra.
Ses qualités de comédien-musicien-chanteur, lui permettaient d’être sollicité par plusieurs réalisateurs de théatre dont : Arrouj Abdelkader, Bouziane Benachour, Said Bouabdellah en tant que comédien dans les pièces « La Source, Sa Naoud, El Maaza oual fil ». Il  fut sollicité pour composer les thèmes musicaux pour les pièces « Salah oua Leila », » Kaddour et Juliette », « Elimana »
Ses qualités et son dynamisme, ayant attiré l’autorité compétente du secteur, le fit propulser, selon lui en qualité de président Consultatif de la Culture de la Wilaya, en remplacement de son principal titulaire  Mr Allam Djillali, un  universitaire et écrivain de qualité, qui  demeurait  dans les fonctions de vice-président.
En 2009, il  fut chargé  de la défense des artistes de Sidi-Bel-Abbès et devenait secrétaire Général de cette institution syndicale -Entre les responsabilités de gestion du domaine culturel, dont-il était chargé, Hanitet Mokhtar, ne s’arrêtait nullement dans la composition et l’écriture de chanson, dont il possède actuellement 5 compositions, qu’il compte réserver pour le festival de la chanson francophone.

Ayant touché aussi bien au  théâtre,  comme au cinéma et à la musique, par amour )pour ces différentes  disciplines artistiques et pour subvenir à ses besoins quotidiens, il s’accrochait à toutes occasions qui se présentaient, avec les mêmes désirs de réussir et de transmettre des messages. Plusieurs de ses camarades se rappellent  ce bon vieux temps ou Hanitet Mokhtar était une bête de scène  » Il avait une maîtrise scénique extraordinaire et s’identifiait aux stars musicales anglo-saxonnes. Aucune  des troupes dans lesquelles il a évolué et qui ne sont plus, ne seront la fin de son aventure. Il embarque à chaque fois pour  d’autres aventures et se retrouve évoluant  dans des  collectif s d’anciens.
Sa passion pour le cinéma se dévoilait, alors qu’il était enfant et que son père, lorsqu’il revenait du cinéma Idéal d’Oran dans lequel il travaillait comme Projecteur-Bobineur, leur contait le film du jour et Mokhtar captivé par le récit se mettait dans la peau du principal personnage, pour interpréter quelques tirades dont-il se tirait très bien..Le jeune Mokhtar Hanitet commençait à rêver chaque soir du nouvel héros. Son père qui était également membre de la fanfare de Sidi-Bel-Abbès en 1948 et jouait du Clairon et après l’Indépendance fut membre fondateur de la Fanfare des Sapeur Pompier en 1948 de la ville, occasionnait au fils la connaissance des « Cuivres ». Voila alors des éléments justifiant que Hanitet a été bercé dans le monde de la scène et du spectacle et du public.
Hanitet Mokhtar  est devenu, grâce à cette passion cinématographique, une véritable bibliothèque du cinéma. Rares étaient ceux qui pouvait placer un mot à ce sujet sans qu’il n’introduise sa touche complémentaire sur l’historique du film,  l’acteur principal, le réalisateur, le metteur en scène, ou le sujet. Il  subissait également, l’influence d’Elvis Presley dont il était un fan sans précédent. Sur les 38 films de ce chanteur-acteur,Le Rock du Bagne de ce chanteur acteur américain, fut le film qui le marquait lorsqu’il le  visualisait.
Hanitet Mokhtar, se rappelle avec émotion de certaines figures qui marquèrent la Mekkera et les régions limitrophes par  la qualité des groupes musicaux modernes de l’époque, dignes de ceux qui évoluaient en Europe, tels que les « Figures » avecSekkal Fadlo, , les frères Boughrara, les frères Badsi- « The Drifters », avec les frères Attar, les frères Abouras – « Thes Bazyl Section »-« The Aigles Noir » formé par Tayeb Rouis-Hanitet Mokhtar qui était joueur de  Basse et chanteur, avait joué avec l’ensemble des groupes cités. Mokhtar était sollicité pour ses capacités de chanter en Anglais à l’inverse de Kada Zina qui, lui,,,chantait en arabe.-Mokhtar tenait à préciser que Kada Zina était chanteur avec RaynaRay et que Lotfi Attar qui jouait avec The Bazyl Section, et créait plus tard RaynaRay au sein duquel Kada Zina, était le principal chanteur après avoir fait un séjour avec les Aigles Noirs
Cet artiste aux dons multiples, auquel la grande chance ne voulait toujours pas sourire alors que le musicien-compositeur-chanteur qu’il se trouve être, est digne des grands, est un artiste qui vous émerveille et vous transporte à travers tous les horizons qu’il sait imiter, le compositeur qui est en lui, en est à plus d’une soixantaine de créations et enfin le comédien, de théâtre, l’acteur de cinéma, le réalisateur qui sont en lui n’attendent que le bon vouloir de ces décideurs de ce monde culturel pour l’inviter, l’honorer, et  lui proposer.
Alors, les plages musicales de la Direction de la Culture ne le retiennent  jamais, comme si par un malin plaisir, l’on cherchait à le révolter, lui le révolté, qui en cache de belles et pas mûres, mais qui se tait !. Alors qui s’en souviendrait, si l’on ne venait à ne pas lui tendre cette perche indispensable, qu’il voudrait bien, mais qu’il ne réclame pas dans son silence bruyant de tous les jours. !

A qui faut-il le comparer ? Sur le plan national il n’a pas d’équivalent ! Il est   peu connu. La  richesse des connaissances en art,  se trouverait chez très peu de gens, mais il figure parmi ces artistes malchanceux, et lorsqu’on est poursuivi par celle-ci, toutes nos ambitions, peinent pour émerger et  se faire connaître. Son désespoir, il l’exprime par sa vivacité et son désir d’affirmer ses capacités auprès de ceux qui veulent bien l’entendre et pour  peu qu’on l’entende !. S’agit-il  de malchance, ou est-il sujet à des tentatives d’implosion ?. Hanitet est un artiste complet et de talent  qui joue  de tous les instruments. Sur le plan national, même s’il n’a pas pu vraiment percer à ce niveau là, on le comparerait bien volontiers à un Otis Redding,ou un Sinatra (lol et pourquoi pas !) Enfin à un grand, des scènes internationales, même si nous sommes peu à le connaître.
Il demeure, soit dans un café, soit au théâtre ou au conservatoire, constamment à la recherche du mot « juste », Mokhtar a  toujours pris son temps:  Spécialiste des reprises bien tempérées  d’Elvis Presley à  Léo Ferré-, le songwriter Algéro-Franco-Américain, a  décidé depuis fort longtemps de porter son dévolu sur un répertoire personnel.  Hanitet Mokhtar, aligne des ballades âpres, dont la poésie convient parfaitement à sa voix d’écorché vif. Douze  titres dans lesquels on retrouve le parcours de ce chanteur toujours sur le fil: vivant. Sa voix passe d’un timbre sombre, éraillé à des aigus lancinants. Son phrasé s’entremêle aux effets wah-wah de la basse électrique de  ses compères de tous les jours  entre autres  Zerhouni  qui  reste suspendu sur les cordes d’un banjo. Et quand, d’une humeur vagabonde, il  reprend Threw it All Away de Bob Dylan, on essuie une larme devant tant de beauté, qui nous manque auprès de ces chanteurs actuels.
L’on sait que tout est fait pour sauvegarder le patrimoine- Pour certains spectateurs, ils se trouvent encore des repérages en terre inconnue certaines chansons leur permettent loin d’être du raï mais interviennent lorsque la providence le veut, l’efficacité deHanitet Mokhtar qui ajoute ce qui est soustrait à la compréhension- C’est le grand jour-Le domicile d’une histoire intéressante est là- Dans le sillage je veux  le risque d’étudier à chaud cette connaissance qui est pourtant inconnue- Le risque de perdre ses intérêts- Les théories tiennent la route chez l’artiste . A travers son exploration,Hanitet Mokhtar, donne une autre dimension à la vérité historique du Raï-Hanitetavait appris à chanter sur les bras de son père et à travers sa curiosité d’enfant, il  faisait souffrir ses parents  par ses questionnements bizaroïdes se rapportant au son-« D’où l’on vient est important et où l’on va est encore mieux », me lance-t-il– Les paramètres pouvant influencer sur la musique. Trouver les liens futuristes dans les paroles et les notes- Hanitet, voudrait encore parler,et parler et parler avec sa guitare, pour nous offrir un joli cadeau, un rêve de môme en trouvant plaisir à reprendre les chansons du « Grand Jacques », comme il dit et revisiter à sa façon l’incroyable vie et l’œuvre intemporelle de l’extraordinaire Jacques Brel.

Hanitet Mokhtar veut rebondir, et il en a le droit, il possède plusieurs compositions originales et inédites, qui ne demandent que la main de la providence, pour être proposées au public, qui l’attend. Il caresse le rêve de rebondir et continuer à émerveiller les mélomanes. Originaire de Sidi-Bel-Abbès, le « phénoménal  Khayi » , attend le coup de sifflet de la chance..
Ceux qui le connaissent  bien, comme moi, ne peuvent omettre ce « Monsieur », disons ce musicien-chanteur, à la voix originale, qui a bercé, avec grand plaisir, les nuits de nombreuses années de son expérience musicale. Il faut le dire que l’homme possède  les arguments qu’il faut, pour plaire.
Son allure  de jeune premier avec son éternelle casquette, qui ramènerait plus d’un  à de la nostalgie des plus certaines-Excentrique diriez-vous ?, Hanitet Mokhtar  est un vrai Boy, pour ne pas dire un vrai playboy. Et puis tout cela  tente de  partir comme un feu de paille, si l’on venait à le mettre dans les oubliettes…Hanitet Mokhtar, aujourd’hui, c’est un jeune vieux, ( en raison du fait de la vie, beaucoup plus que le poids de l’âge). Mais comme le talent est comme l’or, la boue ne le corrompt pas, il est possible qu’il renaîtra de ses cendres…comme  cet oiseau de légende qu’est le phénix..

Hanitet Mokhtar  étant dans le besoin financier, qui refuse qu’on lui  fasse l’aumône : c’est mon avis. Il a besoin qu’on lui donne l’opportunité de mettre sur le marché  ses œuvres encore inédites, recherchées, stylées et que rares sont ceux-là qui ont pu écouter pour en mesurer l’étendue de l’originalité.
Son talent n’a pas pris de rides. Je crois que Hanitet Mokhtar  et particulièrement sa trajectoire artistique et créatrice est à l’image d’une problématique du  Raï. En voulant faire son métier, il acceptait d’entrer dans un monde très particulier, semé d »embûches et de difficultés de toutes sortes. Personne à ma connaissance ne s’est véritablement intéressé aux compositions musicales qui dorment toujours dans les « tiroirs » de Hanitet Mokhtar.
Il a survécu, pour participer à plusieurs  festivals de musique, mais n’a pas résisté à l’épreuve du temps. Il a fini par disparaître. Hanitet Mokhtar  se souvient d’une question qu’on lui avait posée à propos du genre de Jazz qu’il pratiquait, lors d’une de ses apparitions. Il dit avoir répondu qu’il faisait du « Jazz Raï, » parce que pour lui la musique est africaine d’abord, avant d’être autre chose.
Il est convaincu qu’il n’est pas le seul dans la même situation et que beaucoup sont alors pleins d’illusions, ignorant encore que le chemin qui mène à la célébrité n’est pas toujours bordé de fleurs, mais au contraire très aride. Il sait aussi qu’au théâtre, l’amitié, la bienveillance et la complaisance s’achètent, comme « Tout est à vendre, même le silence des coulisses« , disait-il en artiste lésé ! Le chanteur doit passer par toutes ces conditions et surmonter plein d’épreuves, raisons indispensables pour ne pas succomber sous le poids de mille armes dirigées contre lui.
Enfin, je conclurais pour dire, que notre ami est un  passionné de littérature.  L’écriture est un complément heureux à son activité artistique. Quand  sa main et ses doigts sont fatigués d’avoir trop  joué de la guitare il passe d’un espace  au bureau et à l’écritoire. Dans les deux cas le travail de création est le même. L’essentiel est l’inspiration qui est débordante, en lui. Le compositeur dégrossit à grandes notes le tourbillon qui inonde son esprit tandis que le romancier muscle ses histoires et leurs intrigues. L’un élimine les masses inutiles, les impuretés des fausses notes ; l’autre les longueurs fastidieuses.

Chanteur, acteur, écrivain, Hanitet Mokhtar, fait partie de ces artistes que l’on dit toujours en marge de tout .S’Il a connu une longue période difficile, de divers problèmes et d’argent, des épisodes violents. Autant de combats à livrer qu’il raconte dans son livre. « Je n’ai pas encore de bande sonore à vous faire entendre, mais cela ne saurait tarder,  alors je propose pour votre bon plaisir, ces chansonnettes »Lorsqu’il nous chante, quelques titres internationaux, pour clôturer notre long entretien, il produit, sur moi la même impression, que celle ressentie dans les pièces théâtrales dans lesquelles, je l’ai vu interpréter, il crie mélodieusement ses chansons avec la rage de celui qui lutte sans cesse.
Avec un grand soupir, qui mettait fin à  sa dernière chanson, il tenait à ajouter quelques propos, qui me paraissaient accusateur, « J’ai à plusieurs reprises vanté les mérites des nouveaux chanteurs en Algérie, Ce qu’ils font avec intelligence et ouverture d’esprit, et avec une grande technique, se rapproche au plus près de se que nous espérions. Et demande à mon public, et à tous ceux qui me connaissent de ne pas confondre entre  avoir du style, au sens général du terme, et posséder un style particulier, Le style particulier revêt un caractère primordial à mes yeux. » 
Je comprenais, que Hanitet, tenait à me faire comprendre que l’artiste qui a bien préparé un ouvrage et s’est parfaitement pénétré de la pensée du compositeur, qu’il est lui- même, puis l’interprète en appliquant les règles, conformes au bon goût qui lui est propre, a du style. Par rapport à celui, qui va donner à son interprétation un cachet trop généraliste le distinguant des autres artistes, on dira qu’il possède un style qui, que tout le monde connaiT, donc simpliste.
L’écorché vif, que j’ai connu, et que j’aime surnommer, pour plaisanter, dévoile sa déception, mais renoue avec l’espoir et s’apprête à faire un bond, pour contrecarrer  au manque d’humanité et de compréhension, qui l’ont quelque peu mis en retard du diapason. Surtout dans le monde de l’art, par-ci et par là.
Enfin, je conclurais pour dire, que notre ami est un  passionné de littérature, qui est habitée par les grands écrivains et poètes, qui nous enseignent le pouvoir de l’écriture. C’est alors qu’il se trouve dans l’achèvement d’un  livre sur la ville de Sidi-Bel-Abbès  dont le chantier, n’est pas d’hier. HaniteMokhtar, nous demande en cette occasion de remercier par notre biais Mr Tayebi Mohamed, directeur de la Culture, qui  n’a jamais cessé de  l’encourager, de reprendre de La plume, du diapason, et de la scène, afin de transmettre ses connaissances à la jeunesse, en besoin d’initiateur et d’idole. Le directeur de la culture, souhaite que la longue période d’hibernation, devienne lettre morte et que Hanitet Mokhtar, « renaît de ses cendres, comme cet  oiseau de légende qu’est le phénix ou le symorg ». Hanitet  remercie le journal virtuel Belabbès.info et toute son équipe de rédaction, qui également  le soutiennent moralement, à travers la rédaction des articles.
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LE QUOTIDIEN OUEST INFO HONORE NOTRE ARTISTE HANITET MOKHTAR POUR L’EMISSION HEBDOMADAIRE NOSTALGIE DIFFUSEE PAR LA RADIO LOCALE DE SIDI- BEL ABBES 99.2
Jeudi 12 Mars 2015 le quotidien Ouest Info représenté par son directeur Houmad Azziz a honoré notre artiste Hanitet Mokhtar pour ses efforts amorcé pour notre charmante ville Sidi Bel Abbès en présence de l’administrateur du groupe Belabbesiennes Belabbesiens.En effet monsieur Hanitet Mokhtar qui avait publié un livre sur l’histoire de la musique à travers le monde et ses périples pour son aboutissement au phénomène ‘Rai’ ainsi qu’une historiographie culturelle sur notre municipalité n’a ménagé aucun effort pour réhabiliter les gens de sa contré.
L’initiative est venue du groupe Belabbesiennes Belabbesiens à sa tête Monsieur Ourrad Khaled. Tout avait commencé la veille de la transmission de l’émission quand l’initiateur en compagnie de Aous Hamid un notable de la ville et Benketlane Zino représentant de l’UNESCO au niveau de notre municipalité avaient pris la décision de rendre hommage à l’artiste pour ses éfforts.ils étaient bien accueillie par les responsables et techniciens de la radio locale en occurrence Menad Sid Ahmed l’animateur, Djebar Mohamed le réalisateur de la station et Oum Housseim programmatrice. Après avoir pris connaissance sur l’émission, ils participèrent au plateau Nostalgie du 12/03/2015.
Ouest info toujours aux aguets et défenseur de la bonne cause n’a pas lui aussi omis de récompenser notre artiste en lui offrant un chèque symbolique et en lui rendant hommage dans ses locaux. Ce geste a été bien accueilli par le groupe Belabbesiennes Belabbesiens, L’APPS ainsi que les notables de la ville.
Sidi Bel-Abbès: Les artistes créent leur syndicat

Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 06 - 2009

Les artistes locaux sont décidés cette fois-ci à s'organiser en rejoignant leur fédération nationale nouvellement créée, nous dit M. Hanitet Mokhtar qui a assumé la tâche de syndicaliste au sein de l'UNAC. 
Selon lui, une large action de structuration, voire démarche préorganique a été entreprise ces derniers jours pour recenser tous les artistes. Par ailleurs, cinq artistes de différentes disciplines ont été retenus provisoirement pour ladite action; il s'agit de Draa Noreddine, Marhoum Abbès, Ferdagh Djeloul, Douila Noreddine et bien sûr Hanitet Mokhtar, pour aboutir à l'officialisation par les structures de l'UGTA. Néanmoins il y a lieu de rappeler sommairement la large contribution des artistes locaux de renom ou anonymes, accidentés, emportés par la maladie, torturés dans les geôles coloniales... contraints à l'exil... Vous voilà de retour en cette halte organique. Une fois de plus, nous n'avons pas l'intention de présenter l'ensemble des éléments du riche patrimoine culturel, ceci n'est pas possible eu égard aux considérations d'archives officielles. Néanmoins il est malheureux qu'un grand festival à celui du barde de l'Oranais ou barde des Béni Ameur. Il n'y a pas que cela, le festival national du melhoun n'existe plus, à cela s'ajoute un récent dépit lors de l'ultime édition du festival professionnel du théâtre de mars 2009. Des voix se sont élevées pour réclamer la baptisation du théâtre local au nom d'un grand nom de la culture nationale, feu Saïm El-Hadj. Cette montée au créneau n'a pas donné de suite. Il en a été souvent ainsi à Sidi Bel-Abbès, une litanie de regrets et de commentaires, la nostalgie, orgueil et fierté. Toutefois, la ville de Sidi Bel-Abbès s'enorgueillit de Frih Khodja, Abdellaoui Cheikh, feu Zargui de son vrai nom Hammam, du grand Abdelmoula, du patriote Saïm Lakhdar et de son frère El-Hadj, de sa diva Chikha Remiti et autres Djenia, de feu Dziri Kadri et feu M'kalech de son vrai nom Bouchrit Abdelkader, feu Hamidouche, de ses poètes prolifiques de Benharrat Mostefa, père de la célèbre et mythique Aïn Ba Dahou, synonyme d'une atteinte aux pulsions des autochtones des Béni Ameur. La liste est certainement longue, l'on évoquera feu Cheikh Djilali Zineddine, des peintres Ben Ameur D., Silem Ali, Hamdad S.A., Belhorissat, Draa Noreddine, Kadid Djilali et autres... des poètes Fizzi, Ben Chaabane, Ladham, Oud Ezzine Ahmed, Cheikh Khodja, Gadi (authentique bilingue), Cheikh Djilali Zineddine... les Feraoun, Benaïssa, Chadli M., Kader Benchiha, Slim, Dida Larbi, et la lignée des chebs, Naam, Mimoun, Yacine, Mohamed El-Abbassi... A ces derniers, s'ajoutent les Bensmicha, Bensaïd, Douma, Brahim Tsaki, Chouat, Mellak D., Kazouz M., Benzerga M'hamed, Ourad Boumediène, etc. Les célèbres troupes modernes, à commencer par Basil Session des années 60, les Drifters, une longue histoire méconnue avec, l'on signalera, le décès des trois frères Attar (Kamel, Faïçal et Réda). The Figures, Red Star, Aigles noirs, les Jaguars, les Kamels, de Africa... à Raïna Raï, Tessala Entreprise, Essadimiya (genre Nass el-ghiouan-Djildjilala). Au sein de cette jeune troupe, il y avait Benaoum A. Eddine A., Moulshoul, Mahmoudi, Bouanani, Bensenada, feu Assou Nasser, Bachir Bouidjra A. La liste des artistes est longue, tout ne peut se ranger facilement, des lacunes fort compréhensives subsisteraient, nous l'avons dit plus haut. Les artistes des troupes modernes sus-citées avaient pour noms feu Wassini, feu Bouhadji connu par «Lary», on signalera les frères Boughrara, Aboura, Sekkal F., Batsi, Kebbach Kada qui interprétera magistralement «Ya zina diri latay, zin ezzin saken Sidi Yacine», feu Naïb Noreddine, fils de Cayassone (calle del sol), Rouis, Draa Nasser, Kerkoub Ali, le dynamique Hanitet Mokhtar, qui ambitionne légitimement de créer un syndicat des artistes, a-t-on appris. L'on citera également Bahous Moulay, les Djellouli et naturellement Bachi Bensaad Bouzid, le pianiste Raïs établi à l'étranger, Bahi Zouaoui, Mamoun Saïd, Ghomari A., Amara M. Taieb, Brahim Abdelkader, feu Feddal Kacem, Djilali, Djelouli Hachemi, Chikhi Tarek, Bouchentouf, aux professeurs Illes Djeloul, feu Nebbal Cheikh, feu Bedjaoui Abdelkader, Souna, Borsali, à la célèbre troupe El-Afrah, au Cheikh Hattab, à la lignée des chebs Mimoun, Yacine, Naam, Kembouze Mohamed qui s'active énormément. Le sculpteur Nouara Tayeb n'a pas été oublié en cette occasion, on ré-évoquera cet ex-PPA militant nationaliste de la première heure et sculpteur de renom, ex-hôte et aussi ambassadeur de l'Algérie indépendante dans plusieurs capitales étrangères où ses belles oeuvres étaient exposées au public. Le défunt artiste a été interné dans la célèbre prison de Bossuet (aujourd'hui Daya), il est décédé, le dimanche 13 décembre 1998, dans sa ville natale. En cette mi-décembre indélébile qui a vu les Madani, Boumlik Abdelkader, l'un emporté par la maladie, l'autre guillotiné à Oran un certain 4 décembre 1956... Tous nous ont quittés. Feu Nouara Tayeb est né à Sidi Bel-Abbès en 1925. Il fréquentera l'école indigène de la «Graba», rejoindra le PPA et militera jusqu'à son arrestation. C'est en prison qu'il parachèvera ses oeuvres. L'on ajoutera Saïm Lakhdar, artiste patriote qui a connu la prison de Baudens (aujourd'hui Caïd Belarbi). Lakhdar a été aussi l'un des rares auteurs-interprètes algériens à tutoyer les grands chanteurs arabes de l'époque, Mohamed Abdelwahab, Farid el-Atrach, Abdelaziz Mahmoud, Mounir Mourad, Abdelghani Sayed et beaucoup d'autres. Saïm Lakhdar, qui s'était très tôt épris de la chanson orientale dont il s'inspirait dans ses compositions musicales, réussira la composition d'intéressants morceaux de musique adaptés au genre oranais et qui s'apparentaient à la musique orientale par l'utilisation du quart de note, inconnu chez les Occidentaux. L'ancien scout que fut l'artiste belabbésien était également connu comme auteur dramatique, pour avoir écrit des pièces tout comme des chansons, à la gloire de la patrie. Le regretté Lakhdar naquit le 12 septembre 1912. Il fera l'école coranique avant de se faire inscrire dans un établissement primaire. La nécessité d'aider à subvenir aux besoins de sa famille le contraint à quitter prématurément les études. Et comme un malheur arrive rarement seul, Lakhdar se voit dans l'obligation, indique une source, de prendre en charge sa famille dont il était l'aîné. Il ne fera pas de grandes études mais il était doté d'une grande culture, nous l'avons côtoyé dans la rue Mazagran en tant que voisin de votre serviteur. Toutefois la vie au quotidien et le scoutisme lui enseigneront ce qu'il n'aurait pas appris à l'école. Saïm Lakhdar, le chanteur à la belle voix chaude et pleine, excellera dans les chants patriotiques. Il compose et chante «Farhatna bil Ghaïb» (célébrons l'absent). C'est ce qui lui vaudra d'ailleurs, l'arrestation par les éléments des forces d'occupation qui l'interneront au camp de concentration de Baudens, 18 kilomètres du chef-lieu sur l'axe Saïda. La prison ne découragera guère l'irréductible nationaliste, qui non seulement reprendra ses hymnes à la gloire de la nation algérienne qu'il diffusera dans les milieux de la jeunesse belabbésienne, mais récidivera quelque temps après par le théâtre. Il réalise cette fois-ci «Houkoum essam», une pièce pour laquelle il se fera embarquer une seconde fois, et très vite, par les policiers français. C'est en prison qu'il a composé « Ya raïhin esalou ‘alih » et «El Ghaïb tal erjou'». Des paroles qui n'étaient pas sans évoquer la situation dans laquelle il se trouvait en compagnie de centaines d'autres Algériens, indique toujours la même source. L'auteur dramaturge s'est vu confier la gestion du théâtre local. Il militera dans une des cellules de la kasma FLN jusqu'à son décès en début juillet 1988.
Force est de relever que cette grande saga des artistes locaux, qui furent souvent les dignes ambassadeurs de la culture nationale, reste à faire connaître, c'est ce que nous tentons d'entreprendre avec toutes les réserves voulues ou inhérentes à ce type d'exercice où plusieurs générations se sont succédé qu'ils soient musiciens, peintres, poètes, etc. A cet effet, nous avons pu identifier quelques brèves informations, à commencer par le virtuose Abdellaoui Cheikh.
Ce natif du 4 mai 1945, grand guitariste, enseigna la musique dans plusieurs régions du pays, connut une période féconde lors de son passage à la radio. Sa rencontre avec Rahal Zoubir a été décisive, indique l'écrivain Achour Cherfi. Il composera pour Zoubir R. de belles chansons «Galbi madjrouh», feu Sabah Esseghira bénéficiera de ses compositions, Mustapha Zemirli, Djahida, Souad Bouali le firent également. De la radio, le virtuose belabbésien passera au théâtre où il signe les musiques des grandes pièces de feu Alloula Abdelkader ; Boualem Hadoun et feu Kaki ont été destinataires de ses loyaux services, indique la même source. Outre Abdellaoui Cheikh, feu Bachir Fekih, Zaïdi Yacine, le metteur en scène Ziani Cherif Ayad, très connu par Hafila Tassir Doussas (ex-agent communal) l'andalou a eu et possède à ce jour de dignes interprètes. Il y a eu aussi Djili Sadek, père de «K». l'on citera feu Cheikh Abdelmoula, suivi d'autres chantres locaux. De son vrai nom Sensaoui, Cheikh Abdelmoula fut un très grand interprète du bédouin oranais. Les poésies des icônes locales M. Benharrat, Belkadi B., Belhadri Khodja furent admirablement chantées. Son premier 78 tours a été enregistré en 1954. Feu Abdelmoula brillera dans d'autres registres du bédouin tels el-mkhazni, el-guebli, el-amri, el-mazouni. Feu Gadi Tayeb, un ould bled, dit-on, fournira de multiples textes au grand Cheikh Abdelmoula qui sera suivi par d'autres figures artistiques où l'on indiquera feu l'artiste M'hamed Benzerga, originaire de Belarbi ex-Baudens, 18 km du chef-lieu de wilaya, de la tribu des Nedjaaja. Il est né en 1936 et décède tragiquement le 8 août 1959 à la suite d'un accident de la circulation, il y a de cela 50 ans. Il va marquer pour longtemps deux générations d'Oranais.
Ecrivain public à Oran comme son ami feu Ahmed Saber, il taquine aussi bien la musique que le théâtre. Benzerga enregistre en 1957 aux éditions Tam Tam à Marseille son premier disque, puis le reste de sa production aux éditions Dounia. Sa trajectoire fulgurante, qu'un accident de voiture arrêtera brutalement en 1959, lui conférera l'aura d'un James Dean de la chanson que les Oranais continueront à entretenir à travers son célèbre «Nebghik nebghik, omri ma n'selam fik» (Je t'aime, je t'aime, je ne renoncerai jamais à toi). Parallèlement au développement de cette chanson moderne, il y avait la guerre de libération nationale, on s'attaque à la morale du peuple algérien, car les assauts de la colonisation sont dans ce cas particulier portés contre la jeunesse.
Malgré cela, la radio et les débuts de la télévision (1957) vont faire connaître beaucoup de ces jeunes chanteurs et participer à leur promotion, l'on relèvera que les M'hamed Benzerga, Meriem Abed, Hadjira Bali, qui mourra tragiquement quelques années plus tard, se produisent avec les Remiti, Blaoui, Fadila Dziria et El-Anka tous de l'émission Rythmes et Chansons enregistrée à la salle Ibn Khaldoun (ex-Pierre Bordes) à Alger, de 1958 à 1962. Benzerga restera le chanteur qui raconte le quotidien et le vécu du petit peuple à un moment fort de son histoire. L'on ajoutera Cheikh Djilali Zineddine, feu Hamidouche, Cheikh M'kalech, feu Dziri Kadri. La liste est longue et le combat de la corporation nécessite consolidation des rangs. 
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